Patrimoine, Nature, Climat & Santé

Un laboratoire en plein air

En 2023, le Bois-Lombut a obtenu le Label européen des "Wildlife Estates" ou Label des "Territoires de faune sauvage"Au terme d'une évaluation indépendante, ce label d'excellence accrédite des domaines exemplaires qui souscrivent volontairement à une philosophie de bonne gestion de la faune et de la flore ainsi qu'à un usage durable du territoire.

En 1950, le rapport sur "L'état de la protection de la nature dans le monde" réalisé par l'Union internationale pour la protection de la Nature identifiait déjà le Bois-Lombut comme l'un des cinq sites classés du Hainaut présentant un intérêt scientifique avéré (p. 31). En son temps, le programme ISIWAL (1980) avait confirmé cet intérêt. Aujourd'hui, le domaine est considéré comme l'un des "sites de grand intérêt biologique" de la Région wallonne.

Préserver la biodiversité, le tissu de la vie*

Il a été fait choix d'une gestion différenciée du domaine. Cela signifie qu'à chaque endroit doit correspondre la gestion la plus adéquate possible en tenant compte à la fois des impératifs de la conservation d'un site paysager classé (ex. la tonte de certaines pelouses, le maintien de la structure paysagère), ceux d'une exploitation agricole à taille humaine (ex. petites parcelles) et bien évidemment, ceux de la préservation de la biodiversité (ex. zones moins entretenues, maintien de haies, préservation de la vie sauvage).

Sous l’angle écologique, les zones boisées ou de plaines, les haies vives et les prairies ainsi que les zones humides du Bois-Lombut constituent un biotope riche et varié favorable à la vie paisible des animaux autant qu'au développement d'un habitat naturel de qualité.  L'inventaire partiel actuellement disponible fait apparaître que le domaine abrite 391 espèces animales et végétales dont 137 espèces pollinisatrices [1].

Outre les chevreuils, lièvres, lapins, hérissons ou renards, on observe par exemple la présence de nombreux canards cols verts, fuligules milouins, fuligules morillons, foulques macroules, poules d'eau, ainsi que des grandes aigrettes (occasionnellement) , des hérons ou des oiseaux variés tels que des corneilles noires, faisans, geais des chênes, martins-pêcheurs d'Europe, merles noirs, mésanges bleues, mésanges charbonnières, pics épeiches, pics verts, pies bavardes, pigeons colombins, pigeons ramiers, pinsons des arbres, rouges-gorges familiers, sittelles torchepots, vanneaux ou encore des rapaces tels que des buses variables, crécerelles ou des chouettes chevêches.  On peut aussi évoquer la présence de très nombreuses chauves-souris (récemment, sur quatre nuits, 21577 contacts en un seul endroit du domaine [Eptesicus serotinus, Myotis daubentonii, Pipistrellus nathusii, Pipistrellus pipistrellus, Pipistrellus kuhli, Myotis sp. et Chiro sp.] ) dont quelques espèces menacées, mais aussi de nombreux batraciens particulièrement visibles à la fin de l'hiver et au début du printemps. Nombreux sont aussi les papillons présents dans différentes zones du parc, tels que les amaryllis, azurés communs, azurés des parcs, belles dames, cartes géographiques, citrons, cuivrés communs, gammas, machaons, moro-sphinx, myrtils, paons du jour, petites tortues, piérides, robert-le-diable, tircis, tristans, vulcains. Enfin, nombre d'insectes contribuent à la biodiversité du parc [2] et à l'alimentation d'espèces citées ci-dessus.

"La biodiversité, qu’il est criminel de négliger, doit s’affirmer avec force dans une ville dont le dessein, pour les années qui arrivent, sera d’organiser son territoire afin qu’il participe à maintenir un tissu riche et vivant. À la différence de son histoire passée, Charleroi doit devenir exemplaire en matière de capacité de résilience".

G. Maïllis, Bouwmeester de Charleroi, 2018

Charleroi métropole; un schéma stratégique, p. 8.

"De par son étendue, sa diversité de milieux et son exploitation relativement extensive, le parc du Bois Lombut [...] apparaît comme un îlot de nature d'une étonnante richesse biologique dans un paysage de plus en plus artificialisé". 

Site "La biodiversité en Wallonie"

Une contribution au réseau écologique de la région

En ce qui concerne les végétaux,  une importante variété de plantes de nos régions est observable dont certaines sont protégées, parmi lesquelles le Jonc des chaisiers (Scirpus lacustris), la Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) ou le Perce-neige (Galanthus nivalis). 

Outre les arbres, on identifiera sous une forme arbustive, par exemple, des Saules cendrés (Salix cinerea L.), Saules Marsault (Salix caprea L.), Aubépines (Crataegus monogyna Jacq.), Haies de Symphorine (Symphoricarpos albus (L.) S.F.Blake), etc. 

De même durant l'hiver/printemps 2020, une partie d'un ancien verger a été replantée. Des variétés traditionnelles de pommes, poires et prunes ont été choisies en fonction de leurs compatibilités en termes de pollinisation.

Les bryophytes (mousses) également présentes à de nombreux endroit du parc jouent un rôle important de régulateur de l'humidité des sols: en cas d'excès, les bryophytes peuvent stocker plusieurs fois leur poids en eau; à l'inverse, en période de sécheresse, elles rééquilibrent le régime hydrique en libérant progressivement l'eau préalablement retenue. 

Mentionné plus haut,  un important réseau de haies  participe à l'épuration des eaux, au recyclage des minéraux, à la retenue des terres et donc à la lutte contre l'érosion, autant qu'il sert de lieu d'habitat ou de couloir de transit à de nombreuses espèces animales et qu'il contribue à la structuration des paysages [voir ci-dessous].

Cette diversité correspond à ce qu'indique l’« Etude d’incidences relative à l’avant-projet établissant et révisant le plan de secteur de Charleroi en vue du développement de l’activité et des infrastructures de l’aéroport de Charleroi-Gosselies, en ce compris les infrastructures ferroviaires et routières, ainsi que de l’activité économique jouxtant la zone aéroportuaire »: « Situé à Gosselies, ce domaine est un ensemble composé principalement de grandes pelouses et de prairies. Un ensemble de chemins fortement arborés sillonne ces zones ouvertes. Plusieurs pièces d’eau y sont également présentes et constituent un des affluents du ruisseau du Piersoulx. Cet ensemble de zones ouvertes, fermées et humides possède un intérêt écologique important dans cette zone fortement artificialisée. En effet, le site est actuellement encaissé entre au Sud, les infrastructures aéroportuaires, à l’Est et au Nord, les zones d’activité économique et, à l’Ouest, par la nationale 5 » [3] .

Vie en milieu humide - (Printemps 2018)

Protection des espèces

Protection des habitats

Et moi, que puis-je faire pour préserver la biodiversité ?

La biodiversité à la conquête des jardins historiques in Le Vif, 5 mai 2022

Un précieux puits de carbone

Selon l'Office National des Forêts français,  "un arbre de 5 m3 peut absorber l'équivalent de 5 tonnes de CO2. Cela correspond aux émissions de 5 vols aller-retour entre Paris et New York" !

Nombre d'arbres à hautes tiges du parc du Bois-Lombut atteignent des cubages sur pied largement supérieurs au 5m3 évoqués ci-dessus.  

A titre d'exemple, ci-contre, un hêtre du parc dont le cubage ESP de 14,134 m3 permet, selon la règle pré-mentionnée, d'absorber les émissions de  14 vols aller-retour entre Paris et New York !

Au-delà de ce seul exemple lié au patrimoine arboré,  grâce aux autres dimensions de la biomasse vivante et morte, le site constitue aussi un apport plus qu'estimable à la réduction des concentrations de CO2 à proximité d'une zone aéroportuaire et fortement urbanisée.

De manière plus large, ce sont 7.446,02 T de carbone qui sont potentiellement piégées dans le sol du Bois-Lombut [4].


Un espace de perméabillité des sols

Le dernier "Rapport sur l'état de l'environnement wallon" met en évidence l'importance de promouvoir la perméabilité des sols et montre combien la région de Charleroi est sévèrement impactée de ce point de vue. Or l’imperméabilisation empêche le sol de remplir ses fonctions vitales et concourt en outre à la disparition des paysages.

Comme l'indique une étude récente[4], le couvert végétal du domaine permet annuellement la pénétration lente et le stockage dans le sol de 780.755,30 mètres cube d’eau. Cela va précisément dans le sens de la politique de protection des sols dont la Région wallonne veut faire l’un de ses fers de lance[5]. De la même manière, l’Agence européenne pour l’environnement ne cesse de mettre en évidence combien des sols perméables contribuent à lutter contre les effets des changements climatiques[6]. Cela vaut à l'égard des épisodes de sècheresse qu'en périodes d'intempéries prononcées ainsi que l'illustre la carte des zones d'inondations ci-dessous où le rôle du Bois-Lombut apparaît comme important au niveau local.

A sa mesure, le domaine du Bois-Lombut apporte donc très utilement sa contribution pour permettre à la Wallonie de progresser en direction de ses obligations belges et européennes en matière de biodiversité ainsi que de lutte contre l'artificialisation et l’imperméabilisation des sols en vue d'atteindre l'objectif européen - dit No net land take - de suppression d’ici à 2050 de "toute augmentation nette de la surface de terres occupée", [7]. 

"L’imperméabilisation des sols est une problématique environnementale préoccupante, en raison d’une part de son caractère irréversible à l’échelle de plusieurs générations, et d’autre part de la perte de fonctions qui en découle".

SPW - DGO  Agriculture,  Ressources naturelles et Environnement, Rapport sur l'état de l'environnement wallon 2017, Editions SPW, p. 152.

Crédit photo: 0179 Procla Gblx- 2021-11-16- (c) Michel Houet - ULiege par Gembloux AgroBioTech. 

Le mémoire d'Alexis Billon, L'approche des services écosystémiques appliquée aux parcs et jardins historiques; le cas du parc du Bois-Lombut à Gosselies (Charleroi), Agri-Bio Tech Liège-Gembloux, 2021 a été couronné du Prix de l'Association Belge des Architectes de Jardins et Paysagistes.  

Nous l'en félicitons !

Une contribution au réseau écologique et paysager

Le domaine occupe également une place intéressante dans le "réseau de maillage écologique" [8] du Nord de Charleroi, ainsi qu'en témoigne la carte ci-dessous, proposée par le site de  la Province de Hainaut [9].  

Cela a toute son importance dès lors que, comme l'écrit la Professeure Jacqueline McGlade directrice exécutive de l'Agence Européenne de l'Environnement de 2003 à 2013, « ces dernières décennies, les humains ont découpé [les paysages] à un rythme sans précédent, en ne prenant que très peu en considération les impacts cumulatifs sur l'environnement ».

C'est pourquoi "la protection immédiate de larges espaces non fragmentés, d'espaces écologiquement signifiants et de corridors propices à la vie sauvage" apparaît comme une des mesures urgentes selon le Rapport de l'AEE sur la fragmentation des paysages en Europe [10].

Dans ce domaine de la fragmentation des espaces, aussi, la Belgique doit encore réaliser d'importants efforts [11] et en son sein la région de Charleroi est bien peu favorisée. Il est donc important de soutenir les efforts que la Région wallonne entend faire en ce sens. 

Le site du Bois-Lombut offre dès lors un profil particulièrement intéressant. Il présente un paysage bocager où alternent zones arborées, espaces humides et espaces de prairies ou cultivés. Lisières, haies vives, espaces de transition (écotones) et espaces de connectivité y jouent aussi un rôle important.

"Conscients que le paysage concourt à l'élaboration des cultures locales et qu'il représente une composante fondamentale du patrimoine culturel et naturel de l'Europe, contribuant à l'épanouissement des êtres humains et à la consolidation de l'identité européenne;

Conscients, de manière générale, de l’importance du paysage à l’échelle mondiale en tant que composante essentielle du cadre de vie des êtres humains; (...)"

Préambule de la Convention européenne du paysage telle qu'amendée par le protocole de 2016

"Last but not least"... Le climat...

Un pacte vert pour l’Europe - A European Green Deal

Ambitionner d’être le premier continent neutre pour le climat

"Compte tenu des données scientifiques disponibles les plus récentes et de la nécessité de renforcer l'action climatique menée à l'échelle mondiale, le Conseil européen fait sien l'objectif consistant à parvenir d'ici 2050 à une UE neutre pour le climat, conformément aux objectifs de l'accord de Paris. (...) Toutes les législations et politiques pertinentes de l'UE doivent être compatibles avec la réalisation de l'objectif de neutralité climatique et y contribuer, tout en respectant des conditions équitables".

Conclusions du Conseil européen des 12-13 décembre 2019

Quelle contribution apportons-nous au "Pacte vert pour l'Europe" ?

Les grands parcs paysagers occupent une place écosystémique qu’il convient de protéger résolument et de valoriser. En tant que milieux naturels ils constituent des jalons dignes d’intérêt sur le chemin de la lutte contre les dérèglements climatiques [12].

1. Ils contribuent à l’atténuation du réchauffement climatique.

Comme il est évoqué sur cette page, à leur mesure ils jouent un rôle dans le cycle du carbone. Ainsi la moitié des émissions de carbone dans le monde sont absorbées par les milieux naturels. Mais leur disparition ou leur dégradation ont un rôle inverse. Ainsi, déforestation et artificialisation des sols sont générateurs de quelque 20% des émissions des gaz à effets de serre.

2. Ils ont un effet d’adaptation aux changements climatiques.

Les écosystèmes préservés ont un effet tampon dans le temps et dans l’espace à l’égard des risques et des effets des changements climatiques. Leur capacité d’absorption et de rétention de l’eau (zones humides, écotones, pelouses, prairies, forêts, mousses), etc.)  leur permet aussi de restituer cette dernière en périodes de canicules. Ils contribuent également à la stabilisation des sols (zones boisées, haies, etc.).

3. Ils sont un des baromètres de l’évolution du climat.

Milieux riches mais aussi fragiles, nos écosystèmes – y compris au niveau des grands parcs paysagers – offrent des instruments de mesure en temps réel de l’évolution du climat. A ce titre, ils jouent également un rôle de sensibilisation auprès de chacune et de chacun d’entre nous.

... et la santé

"La population mondiale grandit et avec elle la pression sur les milieux naturels : l’homme ronge de nouveaux territoires pour vivre, pour élever ou cultiver, mais aussi pour en exploiter les ressources naturelles, pour ses productions industrielles. Lorsque les animaux sauvages qui y vivent, jusqu’alors "confinés" dans leur habitat naturel, entrent en contact avec l’humain, les microbes qu’ils charrient rencontrent l’homme aussi".

RTBF, 29 mars 2020, « Déforestation, urbanisation : comment l'humain offre de nouvelles opportunités aux virus »

L’actualité des dernières années et aujourd'hui la crise sanitaire mondiale liée à la COVID-19 nous ont rappelé que la préservation de la nature contribue aussi grandement à la protection de la santé humaine:  La disparition des habitats naturels [13] oblige de nombreuses espèces à se concentrer sur des territoires plus restreints, à se rencontrer et les conduit à se transmettre - voire à transmettre à l'Homme - des microbes jusque là improbables. Et comme l'Homme moderne est infiniment plus mobile que ses prédécesseurs, les risques de dispersion de ces microbes et des pathologies engendrées deviennent plus importants [14].

L'évolution de la réflexion met également en lumière que pour éviter le développement d'une "ère de pandémies", il ne suffit pas de réagir au cas par cas - même par le développement très rapide de vaccins - mais de concevoir une approche globale préventive.  Le Dr Peter Daszak, Président de la La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) indique que "nous avons la capacité croissante de prévenir les pandémies, mais la manière dont nous les abordons actuellement ignore largement cette capacité. Notre approche actuelle des pandémies stagne et consiste encore à essayer de contenir et de contrôler les maladies après qu’elles sont apparues, par le biais de vaccins et de thérapies. Pour nous échapper de l'ère des pandémies, nous devons, en plus de la réaction, nous concentrer sur la prévention". (...) "Le fait que l'activité humaine ait pu modifier aussi fondamentalement notre environnement naturel ne doit pas nécessairement être vu comme négatif, mais prouve, au contraire, notre capacité à opérer les changements nécessaires pour réduire le risque de futures pandémies, tout en protégeant la nature et en réduisant les changements climatiques" [15].

Cela implique la prise de décisions fortes au niveau de la communauté internationale et de chacun des Etats ; cela conduit aussi chacune et chacun a prendre ses responsabilités au plan local [16] pour y contribuer aussi efficacement que possible. 

Ici les grands domaines naturels ont donc aussi un rôle à jouer. A Gosselies, nous nous y attelons quotidiennement en veillant en particulier à la préservation d'habitats de qualité, à la limitation de l’artificialisation des sols et de la fragmentation des espaces naturels ainsi qu'à la mobilité des espèces.


"Pour nous échapper de l'ère des pandémies, nous devons, en plus de la réaction, nous concentrer sur la prévention".

Dr Peter Daszak, Président de l'IPBES

Une vue d'ensemble en quelques traits rapides:

Le rôle de parcs et jardins historiques [17] dans la préservation de la nature et dans la lutte contre les  effets des évolutions climatiques

Préservation de la nature

 Conservation des habitats naturels

Les parcs historiques préservent des habitats naturels variés tels que des espaces arborés, des prairies, des zones humides, ce qui contribue à la conservation d'une grande diversité d'espèces.

Conservation du patrimoine génétique

En conservant des espèces végétales anciennes ou indigènes, les parcs historiques contribuent à la préservation du patrimoine génétique et à la diversité des ressources génétiques.

Protection d'espèces menacées

Nombre de parcs historiques abritent des espèces végétales et animales rares ou menacées, offrant un refuge sûr pour leur survie.

Préservation de la flore

Les parcs historiques contribuent à la préservation de la flore existante, contribuant ainsi à empêcher la propagation d'espèces envahissantes qui pourraient menacer la biodiversité locale.

Maintien de zones de reproduction

De nombreux parcs historiques offrent des conditions idéales pour la reproduction d'espèces, contribuant ainsi à maintenir des populations saines et équilibrées.


Protection des écosystèmes aquatiques

Les parcs historiques possèdent souvent des plans d'eau, des ruisseaux, jouant un rôle essentiel dans la protection des écosystèmes aquatiques et de la biodiversité associée.

Maintien de la connectivité écologique

Les parcs historiques peuvent servir de corridors écologiques, permettant aux espèces de se déplacer entre différentes zones naturelles, favorisant ainsi la diversité génétique et la santé des populations.

Soutien à la recherche scientifique 

Les parcs historiques offrent un cadre propice à la recherche scientifique, permettant aux chercheurs d'étudier la biodiversité et d'acquérir des connaissances essentielles pour la conservation à long terme. 

Soutien à la sensibilisation environnementale

Les parcs historiques offrent aussi offrent des opportunités éducatives, sensibilisant le public à la diversité biologique, favorisant ainsi une meilleure compréhension et un soutien accru pour la conservation de ces milieux souvent préservés.

Lutte contre les effets des évolutions climatiques

Séquestration du dioxyde de carbone

Les arbres et plantes présents dans les parcs absorbent le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère lors de la photosynthèse, contribuant ainsi à la réduction des concentrations de gaz à effet de serre.

 Amélioration de la qualité de l'air

Les végétaux présents dans les parcs contribuent à purifier l'air en filtrant les polluants atmosphériques et en produisant de l'oxygène, améliorant ainsi la qualité de l'air environnant.

Réduction de l'érosion du sol

La végétation aide à stabiliser le sol, réduisant le risque d'érosion due aux intempéries, ce qui est crucial pour la préservation des sols fertiles.

Fourniture de poumons humides

Les parcs historiques contribuent à retenir l'humidité durant les périodes pluvieuses pour en restituer une partie aux espaces environnants en périodes de sécheresse.

Gestion durable de l'eau

Les parcs historiques peuvent être conçus avec des caractéristiques hydrologiques telles que des bassins et des étangs qui contribuent à la gestion durable de l'eau en ralentissant le ruissellement et en rechargeant les nappes phréatiques.

Limitation des phénomènes météos extrêmes

Les espaces verts agissent comme des barrières naturelles contre les tempêtes, inondations et autres phénomènes météorologiques extrêmes, réduisant ainsi les dommages potentiels.

Le patrimoine protège le vivant

En préservant les parcs et jardins historiques, on contribue également à la préservation du patrimoine culturel, naturel et paysager, tout en promouvant des pratiques durables pour les générations futures.

Une recherche est en cours, qui va bien plus loin :

"Étude sur la biodiversité dans les parcs et jardins historiques" ULg-HECH

Grâce au financement interne renouvelé de la Haute Ecole Charlemagne, le projet Bio/Pat va se poursuivre durant les deux prochaines années (2023-2025) avec de nouvelles études de parcs en perspective. Celles-ci permettront d’améliorer l’outil d’évaluation de la biodiversité construit en 2021-2022 et de tester son efficacité sur une dizaine de parcs historiques.

Les grands axes de la poursuite de cette recherche ont été présentés lors de la journée d'étude "Intervenir dans les jardins historiques, leçons et défis" qui s'est tenue à l'Ecole Nationale d'Architecture de Versailles les 18 et 19 octobres 2023.

Le Bois-Lombut est l'un des partenaires de référence de cette recherche.

* La biodiversité exprime la variété de la vie sur la planète. Elle en est en quelque sorte le tissu-même, composé d’écosystèmes où vivent des espèces végétales et animales différentes. Ces écosystèmes interagissent entre eux ; les espèces en font de même tandis que les milieux et les espèces développent aussi des interactions mutuelles. Voir la Convention de Rio du 5 juin 1992 sur la diversité biologique; voir aussi La Biodiversité en Wallonie : Ce processus dynamique de "variabilité biologique permanente permet donc aux organismes vivants de s'adapter aux variations des conditions écologiques ou des relations avec d'autres organismes". 

[1] .        Alexis Billon, L'approche des services écosystémiques appliquée aux parcs et jardins historiques; le cas du parc du Bois-Lombut à Gosselies (Charleroi), Agri-Bio Tech Liège-Gembloux, 2021, p. 68-69. Le Bois-Lombut s’inscrit ainsi pleinement dans le concept de « conservation de l’ habitat naturel » qui « est « favorable » lorsque (i) son aire de répartition naturelle ainsi que les superficies qu’il couvre au sein de cette aire sont stables ou en extension, et (ii) la structure et les fonctions spécifiques nécessaires à son maintien à long terme existent et sont susceptibles de perdurer dans un avenir prévisible, et l’état de conservation des espèces qui lui sont typiques est favorable au sens défini ci-dessous (…) ». Voir : Objectif 3 de la "stratégie nationale de la Belgique" (p. 47):  http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/strategie-nationale-biodiversite-2020-version-2013.pdf?ID=31107&saveFile=true (consult. 8 avril 2018).

[2].      La présence en Belgique de la Pachytomella paralella a été observée pour la première fois en 2019 au Bois-Lombut. Voir  Jean-Yves Baugnée, «Pachytomella parallela (Meyer-Dür 1843) enfin détecté en Belgique (Hemiptera, Miridae)», Entomologie faunistique - Faunistic Entomology [En ligne], Volume 73 (2020). 

[3] .       Etude d'incidence, p. 289. Il est heureux de voir la sensibilité aux questions de biodiversité croître au fil du temps en manière telle qu'il ne serait aujourd'hui plus pensable de développer des politiques publiques sans prendre en compte les problématiques environnementales en général et celles liées à la biodiversité en particulier. Cette nécessité impérieuse de protection apparaît dès l'entame "Schéma stratégique" du Bouwmeester de Charleroi: "La biodiversité, enfin, qu’il est criminel de négliger, doit s’affirmer avec force dans une ville dont le dessein, pour les années qui arrivent, sera d’organiser son territoire afin qu’il participe à maintenir un tissu riche et vivant. À la différence de son histoire passée, Charleroi doit devenir exemplaire en matière de capacité de résilience".  Pareille approche souligne adéquatement  les principes que la Cour européenne des Droits de l'Homme mettait en exergue dès son arrêt du 27 novembre 2007, aff. Hamer c. Belgique, no 21861/03, § 79:"L'environnement constitue une valeur dont la défense suscite dans l'opinion publique, et par conséquent auprès des pouvoirs publics, un intérêt constant et soutenu. Des impératifs économiques et même certains droits fondamentaux, comme le droit de propriété, ne devraient pas se voir accorder la primauté face à des considérations relatives à la protection de l'environnement, en particulier lorsque l'Etat a légiféré en la matière. Les pouvoirs publics assument alors une responsabilité qui devrait se concrétiser par leur intervention au moment opportun afin de ne pas priver de tout effet utile les dispositions protectrices de l'environnement qu'ils ont décidé de mettre en œuvre".

Voir Charleroi métropole; un schéma stratégique, 2018, ISBN : 978-2-9601783-1-9,  https://static1.squarespace.com/static/52dbef69e4b09473684733c7/t/5a5dbf27f9619a917e2d8965/1516093315434/BOUWMEESTER_CHARLEROI-METROPOLE_2018-V4.pdf (consulté le 5 août 2023), p. 8.

[4] .       Alexis Billon, L'approche des services écosystémiques appliquée aux parcs et jardins historiques; le cas du parc du Bois-Lombut à Gosselies (Charleroi), Agri-Bio Tech Liège-Gembloux, 2021, p. 68-69. De manière plus théorique,  voir aussi http://ec.europa.eu/environment/soil/pdf/guidelines/pub/soil_fr.pdf  p. 15. (consult. 5 août 2023).

[5] .            Décret du 5 décembre 2008 relatif à la gestion des sols, M.B. 18 février 2009, Doc Parl. Wal., 2008-2009, n° 864, Exposé des motifs, p. 9 et 11. Voir http://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2008_2009/DECRET/864_1.pdf (consult. 17 avril 2017)

[6] .            « La qualité du sol peut nous préserver des conséquences du changement climatique de diverses autres manières. Un sol perméable peut nous protéger des vagues de chaleur, en stockant de grandes quantités d'eau et en empêchant les températures de monter. Ce dernier point est particulièrement important dans les villes, où les surfaces en revêtement dur (imperméabilisation des sols) peuvent créer un effet d'îlot thermique». Voir http://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2015/articles/sol-et-changement-climatique (consult. 17 arvril 2017). Voir aussi les objectifs dit d’Aichi : http://biodiversite.wallonie.be/fr/monde.html?IDC=5583  (consult. 8 avril 2018).

[7] .           Voir la Stratégie nationale belge actualisée, conclue entre l’Etat fédéral et les entités fédérées et dénommée « Biodiversité 2020 ». Celle-ci mentionne que d’ici 2020, « l’objectif général de la Stratégie est de contribuer, à l’échelle nationale et internationale, à atteindre l’objectif 2020 qui consiste à enrayer le déclin de la biodiversité et la dégradation des services écosystémiques et à les restaurer dans la mesure du possible, tout en renforçant la contribution à la prévention de la perte mondiale de biodiversité »,  voir https://services-ecosystemiques.wallonie.be/fr/se-en-wallonie.html?IDC=5902 (consulté le 3 avril 2018).

En outre, « d’ici 2050, notre biodiversité et les services écosystémiques qu’elle fournit – notre capital naturel - sont valorisés, conservés, restaurés de manière appropriée et utilisés avec sagesse pour leur valeur intrinsèque et pour leur contribution essentielle au bien-être humain et à la prospérité économique, afin d’éviter les changements catastrophiques induits par la perte de biodiversité. ». Voir http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/strategie-nationale-biodiversite-2020-version-2013.pdf?ID=31107&saveFile=true (consult. 8 avril 2018). 

[8].      « Le réseau écologique peut se définir comme l'ensemble des milieux qui permettent d'assurer la conservation à long terme des espèces sauvages sur un territoire. Il implique donc le maintien d'un réseau cohérent d'écosystèmes naturels et semi-naturels, mais aussi d'habitats de substitution susceptibles de rencontrer les exigences vitales des espèces et de leurs populations.

Le terme de maillage écologique – parfois utilisé comme synonyme de réseau écologique – devrait plutôt être employé pour désigner la trame formée par la présence de biotopes sur un territoire local. Il est constitué par une gamme de petits éléments naturels du paysage tels que les haies, les talus, les bandes boisées, les chemins creux, les cours d'eau, etc. Ces éléments contribuent à compléter le réseau écologique lorsqu'ils sont suffisamment nombreux et interconnectés ». MELIN, Eric. "La problématique du réseau écologique: Bases théoriques et perspectives d’une stratégie écologique d’occupation et de gestion de l’espace", Actes du colloque international Le Réseau écologique. Région wallonne, 1997. p. 39-56. - https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/113120/1/emelinReseauEcologique1997.PDF (consulté 26 avril 2018)

[9].  Voir http://www.hainaut.be/carto_arbres/fullscreen.htm  (consulté le 26 avril 2018)

[10].  Landscape fragmentation in Europe, EEA Report No 2/2011, ISSN 1725-9177, p. 67.

[11]. Elle est 37e sur 39 Etats européens repris dans l'étude. 

[12]. Union internationale pour la conservation de la nature, "Les Solutions fondées sur la Nature pour lutter contre les changements climatiques et réduire les risques naturels en France", https://uicn.fr/wp-content/uploads/2018/06/brochure-sfn-mai2018-web-ok.pdf , sp. p. 3. (consulté le 24 septembre 2019). Voir aussi "Biodiversité 2020, Actualisation de la stratégie nationale de la Belgique", sp. p45 et 47,  http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/strategie-nationale-biodiversite-2020-version-2013.pdf?ID=31107&saveFile=true (consulté le 22 septembre 2019) ; "L’adaptation au changement climatique en Wallonie", sp. p. 18 et s., http://www.awac.be/pdf/media/d45dc9_688f8cba7cc5c0ce07157e2a2b489efd.pdf (consulté le 24 septembre 2019). Dès 1990, citant les travaux de Hansen et Golitsyn, l'un des premiers rapports du GIEC indiquait que "the greenhouse effect will enhance both ends of the hydrologic cycle, producing more instances of extreme rainfall as well as increased drought" ("L'effet de serre accentuera les deux extrêmes du cycle hydrologique, c'est-à-dire qu'il y aura plus d'épisodes de pluies extrêmement abondantes et plus de sécheresses prononcées"). Voir IPCC, FAR Climate Change: Impacts Assessment of Climate Change, July 1990,  p. 5-7. https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/03/ipcc_far_wg_II_full_report.pdf (consult. 17 jul. 2021); Ref. Hansen, J., Johnson, D., Lacis, A., Lebedeff, S., Lee, P., Rind, D. and Russell, G. 1981, "Climate impact of increasing atmospheric carbon dioxide", Science 213, pp.957-966. , Golitsyn, G.S. 1989 (Institute of Atmospheric Physics, Moscow, USSR) "Climate changes and related issues'" Presentation 24 August 1989 at Sundance, Utah Symposium on Global Climate Change.

(13).  EU Commission, Biodiversity and Health :"A number of recent studies concluded that maintaining a high level of diversity among species in natural ecosystems offers protection against the emergence and spread of certain human diseases (Zaghi D. et al.. (2010). Literature study on the impact of biodiversity changes on human health. Comunità Ambiente Srl, report for the European Commission (Directorate General Environment), July 2010. Downloadable from: http://www. comunitambiente.it/public/file/Biodisease_final_report.pdf ) ".  Voir aussi Serge Morand (CNRS) et Claire Lajaunie (INSERM), Biodiversité et santé; Les liens entre le vivant, les écosystèmes et les sociétés, ISTE Editions, Paris, 2018, sp. p. 43.: "Les facteurs explicatifs de ces nouvelles épidémiologies sont associés aux changements climatiques et principalement à son impact sur la variabilité climatique, à l'augmentation des échanges mondiaux, à l'urbanisation, à la surexploitation des ressources biologiques, à l'augmentation des pressions démographiques et aux pertes de biodiversité. La crise de la biodiversité résulte directement de l'altération des paysages naturels en raison de l'augmentation de l'urbanisation et de l'intensification de l'agriculture. Ces changements d'habitat semblent associés aux émergences de nouveaux agents pathogènes du fait d'un accroissement des contacts entre faune sauvage, animaux domestiques et humains".  De même p.138: "Une autre étude sur les données de santé dans 15 états américains 1990 à 2007 a pu mesurer les effets de la déforestation induite par un ravageur des forêts. Les mortalités liées aux maladies cardiovasculaires et des voies respiratoires sont corrélées aux pertes en arbres dus à l'impact de cette maladie forestière. La dégradation de l'environnement naturel suite à l'émergence d'une maladie touchant les forêts affecte la santé humaine". Voir également l'étude détaillée de Haddad, Nick M., Lars A. Brudvig, Jean Clobert, Kendi F. Davies, Andrew Gonzalez, Robert D. Holt, Thomas E. Lovejoy, et al. "Habitat Fragmentation and Its Lasting Impact on Earth’s Ecosystems." Science Advances 1, no. 2 (2015): e1500052.

[14]. T Poisot, C Nunn, and S Morand, "Ongoing Worldwide Homogenization of Human Pathogens," bioRxiv  (2014). En 2020, l'Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) a publié un important rapport confirmant cette approche.  Voir aussi les études sur le sujet réalisées à l'initiative de la Fondation pour la Recherche sur la BIodiversité (France): https://www.fondationbiodiversite.fr/biodiversite-et-epidemies 

[15]. Source: ONU-Info: "Il faut réduire les risques pour éviter une «ère des pandémies»" et Communiqué de presse du 20-10-2020 d'IPBES. Full IPBES Workshop Report on Biodiversity and Pandemics.

[16]. "Many of the ecosystem threats to human health are global and will require long-term, trans-boundary solutions, with climate change being the most prominent of those threats. However, when we conducted a survey of the research and action underway on planetary health, much of it coordinated by the Planetary Health Alliance and HEAL consortium, we found that much can be done locally and immediately to combat global threats to human health", Kevin O'Neil, Chukwudi Onike, “Planetary Health: It's Global, but it's Also Local”, URL: https://www.rockefellerfoundation.org/blog/planetary-health-global-also-local.  

[17].   Selon la Charte de Florence de 1982, "un jardin historique est une composition architecturale et végétale qui, du point de vue de l'histoire ou de l'art, présente un intérêt public"